Poète, prends ton luth et me donne un baiser
La fleur de l’églantier sent ses bourgeons éclore
Le printemps naît ce soir
les vents vont s’embraser
Et la bergeronnette,en attendant l’aurore
Aux premiers buissons verts commence à se poser
Poète, prends ton luth, et me donne un baiser。
Comme il fait noir dans la vallée
J’ai cru qu’une forme voilée
Flottait là-bas sur la forêt
Elle sortait de la prairie
Son pied rasait l’herbe fleurie
C’est une étrange rêverie
Elle s’efface et disparaît。
Pourquoi mon cœur bât-il si vite ?
Qu’ai-je donc en moi qui s’agite
Dont je me sens épouvanté ?
Ne frappe-t-on pas à ma porte
Pourquoi ma lampe à demi morte?
M’éblouit-elle de clarté ?
Dieu puissant ! tout mon corps frissonne。
Qui vient ? qui m’appelle ? ─ Personne。
Je suis seule ; c’est l’heure qui sonne
Ô solitude ! Ô solitude !